La crise convulsive chez l’enfant et nourrisson

La crise convulsive chez l’enfant et nourrisson est un symptôme très impressionnant qui effraie beaucoup de monde, mais qui nécessite une réaction spécifique. Comment reconnaît-on une convulsion ? Comment réagir en cas de crise convulsive ?
  • Première phase : phase dit « tonique » ou perte de connaissance brutale, raidissement du corps qui le fait tomber, le patient peut produire un cri, il peut se mordre la langue car tout se bloque et se raidit, sa respiration est également bloquée et il devient cyanosé.
     
  • Deuxième phase : phase dite « clonique » avec apparition de secousses, contractions musculaires généralisées et irrégulières qu’on appelle des clonies.
     
  • Troisième phase : phase de relâchement, le patient respire très bruyamment, ronfle, son corps se relâche, il peut perdre ses urines.
     
  • Quatrième phase : c’est « l’après crise », le patient se réveille progressivement mais il met du temps et est souvent perdu et confus pendant de longues minutes, et il ne se rappelle de rien.
     

Au total, la crise dure plusieurs minutes. En général, la phase où le patient se raidit et convulse dure environ 1 à 2 minutes. Dans la crise simple, il n’y a qu’une crise. Mais si cela se complique, le patient peut recommencer à faire des crises, sans revenir à lui correctement, ou faire une crise qui se prolonge.

Différencier convulsion et tétanie

La différence essentielle entre la convulsion et la tétanie (elles sont souvent confondues) est liée à l’absence de perte de connaissance. Dans la tétanie/spasmophilie, on assiste à une contraction plus ou moins volontaire des muscles, mais la personne n’est pas inconsciente : un contact verbal est possible. La victime respire vite mais vous parle. Il ne s’agit donc pas d’une crise convulsive ou d’une crise d’épilepsie par exemple.

Les origines des crises convulsives

L’origine de la crise convulsive est cérébrale et est liée à un dérèglement brutal de l’activité électrique du cerveau. Il y a soudainement une excitation anormale d’un groupe de neurones qui vont produire des décharges électriques et des influx nerveux excessifs et désordonnés dans le cerveau. Ces influx nerveux sont responsables de la transmission des messages du cerveau (bouger un bras…), dans la crise ils sont anarchiques et donnent des mouvements et des symptômes involontaires.

Si les décharges électriques restent localisées à une zone du cerveau, cela donnera des crises partielles, c’est-à-dire que les symptômes toucheront seulement certaines parties du corps. Si les décharges électriques se généralisent à tous les neurones, dans ce cas c’est comme un véritable « orage » (entre autre nom de l’épilepsie : maladie astrale car « orage » ou « tremblement de terre », certains disent aussi qu’elle est le fait du courroux des dieux, beaucoup d’imaginaire qu’il est important de démythifier).

Cela donne en tout cas la fameuse crise convulsive généralisée qui touche l’ensemble du corps et qui est si impressionnante à voir.

Parmi les autres causes des convulsions :

  • l’épilepsie, 
  • des atteintes du cerveau comme les encéphalopathies toxiques ou métaboliques, l’anoxie cérébrale (manque d’oxygène)
  • en cas d’hypoglycémie sévère (manque de sucre) ou d’hypokaliémie sévère (manque de potassium)
  • à la suite d’une chute, d’un traumatisme cérébral mécanique ou d’un accident vasculaire cérébral
  • à la suite de méningite.

Les crises convulsives sont aussi provoquées, volontairement et sous anesthésie générale avec les électrochocs ou électroconvulsivothérapie/sismothérapie pour des dépressions très sévères et résistantes aux traitements.

Quels sont les facteurs favorisant la survenue de ces crises ?

Les facteurs favorisant la survenue des crises convulsives sont :

  • un mauvais suivi/ une défaillance du traitement antiépileptique
  • une consommation excessive d’alcool ou un sevrage mené de façon inappropriée
  • une prise de cocaïne ou toxiques
  • un manque de sommeil
  • un stress ou des émotions violentes
  • une stimulation sensorielle excessive, lumières (jeux vidéo, lumières clignotantes, trop de télévision).

Les conseils pour les patients épileptiques pour éviter les crises d’épilepsie sont :

– Bien prendre le traitement, éviter les substances excitantes (alcool, tabac, café, thé), dormir suffisamment, éviter les états de stress, le surmenage et globalement avoir un rythme de vie sain et régulier (repas à heures fixes, activité physique régulière), limiter l’exposition à des lumières excessives.
– Évidemment ne pas pratiquer d’activité où l’on peut potentiellement se mettre en danger.

Que faire en cas de crise convulsive ?

Formez-vous aux gestes de premiers secours !

En cas de crise convulsive, il faut laisser se dérouler la crise. Pendant la durée des convulsions, ne touchez pas la victime et écartez ce qui pourrait la blesser. Par exemple, éloignez une table basse, éloignez les témoins, protégez avec des coussins ou des couvertures.

Ne tentez pas de mettre quoi que ce soit dans la bouche de la victime : elle risquerait soit de vous mordre, soit de l’avaler. Et à la fin des convulsions, libérez les voies aériennes en basculant la tête prudemment en arrière, vérifiez la présence de la respiration avant d’installer la victime en PLS (position latérale de sécurité).

Deux cas de figure se présentent. Soit la personne a une épilepsie connue et fait de temps en temps des crises, dans ce cas les choses devraient rentrer dans l’ordre sans appeler les secours. Soit il s’agit d’une première crise ou alors il n’y a pas d’informations (ou elle fait suite à un traumatisme crânien et c’est un signe de gravité), dans ce cas il faut appeler le 15 ou le 18.