Le choc anaphylactique

Qu’est-ce-que le choc anaphylactique ?

Le choc anaphylactique est une réaction allergique sévère, démesurée, susceptible d’entraîner le décès de la personne touchée par arrêt respiratoire ou cardiaque, rappelle le Pr Anne-Denise Monneret-Vautrin, allergologue au CHU de Nancy. Mais, comme le précise le Dr Bertrand Delaisi, pneumologue pédiatrique à l’hôpital Robert-Debré à Paris, le choc anaphylactique n’est pas la seule réaction anaphylactique sévère : l’œdème laryngé (ou  œdème de Quincke), qui entraîne une asphyxie, et l’ asthme aigu sévère, en font également partie.

Environ 1 % des allergies entraîne une anaphylaxie sévère et la même proportion des anaphylaxies sévères provoque la mort. En Europe, le risque de mortalité par choc anaphylactique est estimé à 1 à 5 par million d’habitants.

Qu’est-ce qui provoque le choc anaphylactique ?

En théorie, tous les allergènes peuvent provoquer un choc anaphylactique, mais dans les faits : 

  • Les  venins d’hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons, bourdons) sont plus souvent en cause chez l’adulte où ils représentent la moitié des cas ;
  • Tandis que les aliments le sont davantage chez l’enfant (50 % des réactions allergiques sévères sont dus à l’ingestion d’œufs, de lait de vache, de soja ou d’arachide).

La prévalence des chocs anaphylactiques a fortement progressé en 20 ans, parallèlement à la hausse de celle des allergies. Depuis 10 ans, les  allergies alimentaires ont en effet été multipliées par 5, avec de plus en plus de cas chez les moins de 4 ans et même, plus récemment, chez les nourrissons de moins de 13 mois, souligne le Pr Monneret-Vautrin.

Quelles sont les symptômes du choc anaphylactique ?

« Le choc anaphylactique est un ouragan de symptômes à différents niveaux« , explique la spécialiste. Il se distingue d’une « simple » réaction allergique par la sévérité de ses symptômes. Dans la plupart des cas, des signes cutanés sont présents :  urticaire, démangeaisons, éruption cutanée, gonflement des paupières et des lèvres, de la langue, de la gorge, des mains.

L’appareil digestif et l’appareil respiratoire ne sont pas épargnés avec, parfois, l’apparition d’une  diarrhée et d’un  asthme, environ vingt minutes après l’ingestion d’un aliment allergène notamment.

Mais les symptômes les plus graves, qui nécessitent une prise en charge immédiate sous peine de mettre en jeu le pronostic vital, sont la chute de la pression artérielle en-dessous de 6, entraînant une perte de connaissance, et l’œdème de la muqueuse laryngée pouvant conduire à l’asphyxie. Souvent le citoyen est dépourvu et ne sait pas quoi faire. Des formations aux premiers secours peuvent être déjà le premier palier qui pourrait rassurer le secouriste. Ces formations simples, accessibles à tous peuvent servir dans d’autres situation d’accidents. Formez vous avant que l’accident ne survienne. La responsabilité morale est celle qui nous restera.

De tels tableaux cliniques peuvent apparaître dans les 15 minutes suivant une piqûre d’hyménoptères et dans les 30 minutes après l’ingestion d’un aliment d’allergène.

Signes évoquant une réaction anaphylactique sévère et nécessitant le recours au stylo auto-injectable d’adrénaline :

  • La victime a la voix qui change ;
  • Elle présente des difficultés respiratoires ;
  • Elle se plaint de douleurs au ventre, elle vomit ;
  • Elle se gratte les mains, les pieds, la tête ;
  • Elle se sent mal, fait un malaise.