Le Burn out et les enjeux touche 20 % des moins de 25 ans.

Le Burn out et les enjeux touche 20 % des moins de 25 ans

Selon l’enquête de l’Office Fédéral de la Statistique de 2012, Le Burn out et les enjeux touche 20 % des moins de 25 ans. Ces jeunes ont le sentiment d’être de plus en plus vidées émotionnellement dans leur travail ; une même proportion dit souffrir en permanence de stress au travail. Ce sont des données non négligeables qui devraient alerter autorités, employeurs et travailleurs.

L’épuisement au travail, souvent appelĂ© burn out, prĂ©sente un faisceau de symptĂ´mes, qui peuvent ĂŞtre classĂ©s selon 3 axes : Ă©puisement (physique et mental), dĂ©personnalisation et diminution de l’efficacitĂ© professionnelle. Les symptĂ´mes classiques sont par exemple une fatigue intense, une perte de mĂ©moire, de la dĂ©motivation, de l’anxiĂ©tĂ©, des douleurs physiques et une baisse d’empathie. Le burn out est en gĂ©nĂ©ral diagnostiquĂ© lorsque la personne est mise en arrĂŞt de travail. Cet arrĂŞt de travail va entrainer des enjeux Ă©conomiques, humains et organisationnels. Or il est prĂ©cĂ©dĂ© d’une phase de burn in. Ce terme qualifie toute la pĂ©riode oĂą la personne est encore active mais est dĂ©jĂ  « dans le rouge Â». Lors de cette phase en amont, il convient de l’identifier afin de prĂ©server et d’accompagner le salariĂ©.

Tabler sur la prévention individuelle et institutionnelle

Actuellement, la prise en charge des personnes commence quand il y a burn out : médecins, psychologues, coaches, spécialistes des RH sont sollicités pour aider la personne à remonter la pente et à réintégrer le poste de travail. C’est en général difficile, douloureux et couteux, tant sur le plan humain que sur le plan économique. En sus de la souffrance de la personne et de ses proches, la perte de savoir-faire et une absence prolongée ont une incidence réelle sur la santé économique des entreprises. Et c’est sans compter les coûts de santé publique énormes encourus. Les entreprises ont des ressources telles que le document unique par exemple.

Osons dĂ©velopper une approche plus pragmatique ! Avec deux postulats : un focus sur le burn in et une responsabilisation des acteurs.

En identifiant Ă  temps les prĂ©misses d’une situation d’épuisement, l’entreprise pourrait Ă©viter une perte non nĂ©gligeable d’efficacitĂ©. Il faudrait pour cela dĂ©velopper des outils de pilotage incluant une Ă©valuation de la motivation du personnel, une gestion des taux de prĂ©sence (outre la gestion de l’absentĂ©isme, pour identifier ceux qui travail trop), le feedback 360, etc. En parallèle, des formations pour les managers devraient ĂŞtre mises en place afin d’augmenter leur capacitĂ© de dĂ©tection. Et pourquoi pas, inclure dans l’évaluation de la performance d’une Ă©quipe un malus au burn out !

Les acteurs devraient également se responsabiliser d’avantage. A titre d’exemple, les entreprises devraient systématiquement diffuser une information générale sur les situations et symptômes d’un éventuel épuisement professionnel, avec témoignages à l’appui. En parallèle, ce thème devrait faire l’objet d’une campagne de santé publique, vu l’importance des enjeux en découlant sur les coûts de la santé et de l’assurance invalidité. Mais surtout, les travailleurs devraient se responsabiliser d’avantage. En effet, chaque personne doit être en mesure d’évaluer ce qui se passe, tout comme lorsque l’on a de la fièvre, on utilise un thermomètre. Dans l’épuisement, un des outils simple et utile, voire même salvateur, c’est l’écoute de son corps.

Selon mon expĂ©rience de praticienne, une piste essentielle est d’apprendre Ă  Ă©couter son corps. En burn in comme en burn out, le corps Ă©met des signaux importants. C’est donc un excellent outil de « prise de tempĂ©rature Â». En phase de prĂ©vention, il faut s’assurer qu’une activitĂ© physique quotidienne est pratiquĂ©e. En mode dĂ©tection, observer s’il y a eu une baisse de l’activitĂ© physique, une apparition de douleurs, de difficultĂ©s physiques, de sommeil difficile. La douleur est un système d’alarme : l’étouffer Ă  coup de mĂ©dicaments ou de « ce n’est pas grave Â» Ă©quivaut Ă  pratiquer la stratĂ©gie de l’autruche. En prenant conscience de ces maux et en les explorant, il est possible d’avoir un impact sur l’évolution du processus d’épuisement. Reprendre une activitĂ© physique rĂ©gulière, identifier les situations dans lesquelles les douleurs apparaissent, prendre de la perspective sur son emploi du temps : ces actions sont des actes de prĂ©vention, oh combien plus efficace qu’une intervention externe ! Quand on a un coup de soleil, on Ă©vite l’exposition prolongĂ©e et on met de l’écran total. Pourquoi ne pas dĂ©velopper la mĂŞme philosophie avec l’épuisement ?